Présentation de la compagnie AM1
AM1 est pensé comme l’unité et la synthèse d’une recherche artistique : un atome né de la rencontre entre la danse, la littérature et le cinéma. Dirigée par Antonin Muno, la compagnie est basée en région parisienne.
Après de multiples collaborations avec le Théâtre du Corps Pietragalla–Derouault, à travers lesquelles il façonne son imaginaire, ainsi qu’avec Fabio Crestale dont il retient l’engagement physique et la théâtralité, Antonin Muno s’inscrit dans la continuité de ce travail sur le sensible, l’humain et ses complexités — mais aussi sur le récit, moteur de sa création.
Plonger au cœur d’une histoire
La littérature, l’image (photographie, cinéma), le théâtre et la poésie sont autant de sources qui nourrissent le travail de la compagnie AM1. Le récit constitue toujours le point de départ des créations, permettant au chorégraphe de concevoir une œuvre totale, une véritable expérience immersive destinée à faire entrer le spectateur dans son univers.
Être humain
Antonin Muno pense le mouvement comme un acte fort, évocateur. Au centre de sa recherche : l’Être Humain et son Autre. Trouver dans l’Autre un miroir, une correspondance indicible qui traverse le corps et la voix ; faire de cette rencontre un bouleversement de la chair. Interroger l’identité, la mémoire, les doutes et les traces qui nous habitent.
C’est dans cette exploration que le chorégraphe puise son imaginaire : un pont vivant entre les arts et l’humain, source de toute civilisation et cœur de sa démarche artistique.
Note d’intention
“Passages” est un dialogue entre le photographe Juan Manuel Abellan et le chorégraphe Antonin Muno.
À la croisée de la danse, de la photographie et de la vidéo, il explore la quête d’identité dans nos sociétés contemporaines. Questioner l’image comme résultat d’un dialogue entre photographie et performance, soulevant la question de où il y a de la photographie dans la danse et où il y a de la danse dans la photographie.
Notre recherche s’attarde sur le corps comme écran : surfaces mouvantes où se projettent des images, des visages, des mémoires. Par la projection de portraits sur le corps vivant, par des clichés en pose longue qui ravivent la trace du mouvement, nous cherchons à troubler la perception du spectateur et questionner ce qui est image, ce qui est chair, ce qui est mémoire.
La nature – notamment la forêt – est au cœur du projet. Son environnement, paisible le jour, malfaisante et inhospitalière la nuit relie le projet à la quête identitaire. L’individu, comme devant un miroir intérieur se sent étranger à lui-même. Elle devient le lieu du passage, de l’origine et de l’avenir, des chemins abrupts où se rejoue la tension entre identité intime et héritage collectif.
À travers Passages, nous souhaitons développer une écriture visuelle et chorégraphique qui brouille les frontières entre arts vivants et arts visuels, en créant une matière sensible et poétique à partager avec les publics.
Je ne sais plus qui je suis, où je suis, je ne me vois plus, je pense que mon visage doit apparaître comme une vague masse blanchâtre, faible, qui tient tout juste ensemble portée par des chiffons informes qui tombent par terre.
Apparition incertaine.
Alberto Giacometti
Il commence la danse dès son plus jeune âge mû par l’envie de canaliser son énergie débordante. Il se forme au Centre des Arts Vivants, à Paris ainsi qu’à la Paris Marais Dance School et commence à danser en compagnie. Il joue au sein des compagnies Manta (Naissance, Les Oiseaux se posent pour mourir), Ephata (Pitchipoï) et intègre la Compagnie Jérôme Deschamps pour Le Bourgeois Gentilhomme, une revisite loufoque et absurde de la comédie-ballet de Molière et Lully. Fort de son expérience dans ce spectacle, il se forme en danse baroque au sein de la formation imaginée par Marie-Geneviève Massé.
En 2021, il rencontre Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault puis rejoint leur CFA pour une durée de deux ans. Depuis membre de la compagnie, il joue Mythologies, La Leçon, Giselle(S) et Don Quichotte, leur toute dernière création. Cette rencontre, décisive dans sa manière de penser la danse et le spectacle dans son ensemble, le pousse à porter ses premiers projets.
Il chorégraphie Ligéia, une pièce horrifique adaptée de la nouvelle d’Edgar Allan Poe. À travers cette pièce, Antonin se sert des codes du film d’horreur pour penser un spectacle chorégraphique et théâtral autour du deuil, de l’absence et de la folie. Le projet est également en développement pour faire l’objet d’un court-métrage, réalisé par Axel Lauhon.
Il a également travaillé pour Damien Jalet et JR sur le projet “Chiropteira”, une fresque de 150 danseurs perchés sur la façade de l’Opéra de Paris ainsi que pour Alexander Ekman et Thomas Jolly pour la cérémonie des Jeux Paralympiques. Il danse également pour Fabio Crestale et rejoint les pièces “Boléro” et “De Homine”.
Il est né en 1981 à Murcie (Espagne). Il obtient un master en communication (UCAM, Murcie), en photographie d’auteur (IDEP, Barcelone), puis un master en photographie et art contemporain (Université Paris 8).
Formé également en musique et en danse contemporaine, son travail est attentif aux rythmes des images comme à ceux du vivant. La photographie est pour lui un outil permettant des passages entre différents registres (documentaire, performatif, poétique), mais aussi entre différents médiums (danse, vidéo, installation, livre, exposition). Elle lui permet de travailler dans les interstices de certaines expressions codifiées pour aborder des thèmes comme la mémoire, l’absence et l’identité. La tension obtenue est dynamique, permettant de déjouer le mimétisme inhérent à l’enregistrement photographique.
Son travail a été présenté dans les circuits artistiques espagnols et français, notamment au Festival Circulation(s), au Centre Pompidou, au Centre Párraga d’art contemporain. En 2024, son livre Le Souffle a été finaliste du salon de photographie contemporaine Polyptique Marseille.
